Tout le monde se souvient de l’année 1997 comme celle de la Grande Pénombre, quand s’est produit la tempête solaire qui a mis hors service tous les systèmes électroniques de la planète entière. Du moins tous les habitants de Jack Move s’en souviennent.

En effet dans ce jeu, cette année marque le début du chaos mondial et la prise du pouvoir par des méga corporations. Ces sociétés privées ont en effet remplacé les gouvernements et exercent d’une main de fer un contrôle et une surveillance sur tous les habitants. La plus grande de ces méga corporations est MonoMind, que l’on peut traduire par « un seul esprit ». Comme vous vous en doutez certainement, la démocratie n’est donc pas l’idée principale de MonoMind.

Dans le monde réel, l’année 1997 marque pour beaucoup de joueurs de jeux vidéo un tournant dans les RPG japonais (JRPG) : la sortie de Final Fantasy VII sur PlayStation. Encore aujourd’hui, cela reste un monument et un modèle pour de nombreux joueurs. Cela semble être le cas pour les développeurs de So Romantic, tant Jack Move en est principalement inspiré.

Le credo de MonoMind n’est pas de puiser l’énergie vitale de la planète mais la recherche de la vie éternelle. Grâce à leur technologie avancée, il est maintenant possible de numériser une copie de votre esprit et de votre conscience pour exister dans un monde virtuel. Cela permet à MonoMind de pouvoir contrôler les habitants très facilement.

Ce n’est pas du tout du goût de Noa, que vous incarnez, et son acolyte Ryder qui se rebellent ouvertement en tant que « hacktivistes ». Et quand le père de Noa, un grand scientifique dont la dernière invention peut révolutionner la technologie de numérisation, est enlevé par MonoMind, celle-ci en fait forcément une affaire personnelle.

Du combat en réalité virtuelle mais bien réel

Jack Move se présente donc un RPG qui puise beaucoup de mécaniques au genre JRPG et vu comment cela est bien fait, ce n’est clairement pas pour nous déplaire.

Vous déplacez Noa dans un monde très détaillé en pixel art avec une vue du dessus, dans la pure tradition des RPG 16 bits de la Megadrive ou de la Super Nintendo.

Les rencontres avec les ennemis se font de manière aléatoire, comprenez par-là que vous ne voyez pas les ennemis sur la carte. Une jauge en haut à droite de l’écran vous indique le niveau de menace. Celle-ci se remplit lors de vos déplacements et une fois pleine, un combat se déclenche.

On passe alors en vue de dos pour le personnage de Noa qui fait face à ses ennemis. Même si cela n’est jamais vraiment confirmé dans le jeu, on suppose que les ennemis et Noa se confrontent dans un univers virtuel où la victoire sur l’avatar numérique permet de vaincre la personne physique.

Les combats font donc appel à un menu basique où le joueur peut faire une action par tour. Les actions à disposition sont une attaque physique, une compétence élémentaire, l’utilisation d’un objet, la défense ou un mouvement spécial (le fameux Jack Move qui donne son nom au jeu). Univers technologique et virtuel oblige, les actions du menu ont été adaptées pour coller au thème du jeu : hack (attaque physique), exécuter (compétence élémentaire), patch (utilisation d’un objet), cache (défense) et Jack Move.

Ce Jack Move est soumis à une jauge qui se remplit au fur et à mesure que vous donnez ou prenez des coups. Une fois la jauge pleine, l’exécution du Jack Move nécessitera d’appuyer sur des touches directionnelles dans un certain ordre et avec un certain rythme pour une puissance maximale.

Pour les plus geeks et férus d’informatique d’entre nous, ces termes font donc mouche et sont une bonne surprise lors des premières minutes de découverte. À contrario, certains joueurs pourront se sentir perdus tant les termes vont leur paraître obscurs et demanderont un peu d’apprentissage des menus.

Les développeurs ont joué à fond la carte de la technologie informatique car même les compétences élémentaires sont gérées à la manière de composants informatiques. Ces compétences élémentaires peuvent être de 3 types : cyberware (vert), electroware (bleu) et wetware (violet).

Afin de faire évoluer l’avatar numérique de Noa, il vous faut acheter des composants.

Ces composants sont à affecter à des emplacements (slots), comme sur la carte mère d’un ordinateur. Il est possible d’acheter des slots supplémentaires mais pas de façon illimitée. Les composants que vous pouvez acheter sont soit des améliorations des caractéristiques du personnage soit des améliorations de la mémoire vive (RAM). Chaque compétence élémentaire utilise une certaine quantité de RAM. Plus vous aurez de RAM, plus vous pourrez utiliser de compétences élémentaires. Bien sûr, les compétences les plus puissantes utilisent une quantité de RAM très importante. Il faudra donc équilibrer votre composition au mieux entre nombre de compétences et puissance de celles-ci.

Le jeu intègre aussi un système de force / faiblesse des ennemis face à certains types de compétences élémentaires : vert faible face à violet, bleu faible face à vert et violet faible face à bleu. Ce système de pierre-feuille-ciseaux reste classique mais diablement efficace dans l’exécution.

Les combats sont pour la plupart relativement accessibles, même si certains boss sont de véritables sacs à PV (points de vie) et demandent plus de stratégie. À chaque victoire, Noa obtient de l’expérience qui lui permet de passer des niveaux et de devenir plus forte. Il en est de même pour les compétences, qui possèdent plusieurs niveaux. Si vous utilisez une compétence spécifique en combat, celle-ci augmentera de niveau et deviendra plus puissante. Il convient donc de varier l’utilisation des compétences pour ne jamais être pris au dépourvu.

Si la fréquence des combats ne vous convient pas, le jeu intègre un paramètre qui vous permet de régler celle-ci. Vous pouvez ainsi augmenter la vitesse de remplissage de la jauge de menace aussi bien que totalement la désactiver ! Utile si vous souhaitez simplement traverser une zone à la recherche d’un objet sans perdre de temps avec les combats. À noter cependant que tous les combats liés à l’histoire ne peuvent pas être passés. Il faudra donc augmenter le niveau de votre personnage pour aller au bout.

Une histoire intéressante bien que courte

La trame narrative de Jack Move est intéressante à suivre car les personnages de Noa et Ryder possèdent des personnalités attachantes. Les dialogues sont tous de très bonne facture avec une traduction française parfaite. On se surprend à sourire très fréquemment tant le « parler » des personnages nous paraît actuel.

On a donc grand plaisir à suivre l’histoire de Noa jusqu’à la fin, d’autant que celle-ci n’est pas longue à terminer (comptez entre 6 et 7h). Cela peut sembler court mais l’histoire est néanmoins rythmée et permet aux joueurs ne disposant pas de beaucoup de temps de jeu de bénéficier d’un JRPG de très bonne facture. Quelques quêtes secondaires viennent s’ajouter à l’histoire principale dont une de troc qui va rappeler de bons souvenirs aux fans de Zelda : Link’s Awakening. Les autres sont plus de type « livraison » donc ne sont pas aussi intéressantes.

L’ambiance sonore est quant à elle très adéquate avec l’univers du jeu, avec des musiques électroniques très rythmées, qui rappellent parfois de bons souvenirs (mention spéciale à la musique de fin de combat qui rappelle beaucoup Streets of Rage).

Visuellement, Jack Move n’a pas à rougir car son pixel art est très détaillé et les animations des personnages apportent beaucoup de vie à ceux-ci. Le tout est très bien réalisé pour un studio aussi modeste !

Conclusion

7
/10

Nous avons donc été conquis par ce Jack Move qui permet aux joueurs de s’essayer à un JRPG avec une touche cyberpunk très bien réalisée (une démo est disponible sur l’eShop, que nous ne pouvons que vous conseiller de tester pour savoir si cela vous plaît). Son histoire intéressante et sa durée de vie assez courte sont une bonne introduction pour essayer ce genre de jeu. Pour les amateurs du genre, cela paraîtra certainement trop court.

LES PLUS

  • Un pixel art vraiment très réussi
  • Un des quêtes secondaires à la Link’s Awakening
  • Un gameplay JRPG classique mais complet
  • Une histoire intéressante dans un univers technologique avancé
  • Des paramètres d’accessibilité pour adapter la fréquence des combats
  • Des musiques très agréables à écouter
  • Une traduction française aux petits oignons

LES MOINS

  • Une durée de vie assez courte même si le prix n’est pas très élevé
  • Des quêtes secondaires principalement de type FedEx

Détail de la note

  • Graphismes
    0

  • Gameplay
    0

  • Prise en main
    0

  • Durée de vie
    0

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