Au cœur d’une polémique pour ses performances catastrophiques sur les consoles d’ancienne génération, le jeu Cyberpunk 2077 a finalement été retiré du PlayStation Store de Sony.
Si l’on peut dire que Cyberpunk 2077 a été le déclic qu’il manquait au cloud gaming, la situation n’est clairement pas la même sur les consoles d’ancienne génération PS4 et Xbox One. Dès le jour de la sortie, nous tirions la sonnette d’alarme sur les versions PS4 et Xbox One aux performances catastrophiques. Au menu, de nombreux bugs, des problèmes d’affichages, une ville vide et des performances sous les 20 images par seconde, quand le jeu ne plante pas pendant une minute ou ne force pas la console à redémarrer.
Le studio de développement CDProjekt Red s’est excusé depuis de façon peu convaincante pour l’état dans lequel cette version du jeu est sortie, tout en promettant deux patchs en janvier et février qui « devraient corriger les problèmes les plus importants rencontrés par les joueurs ». Dans son message d’excuse, le studio appelait les mécontents à demander un remboursement chez Sony ou Microsoft. Mais voilà, les deux firmes n’ont jamais été mises au courant de cette décision, et la politique du PlayStation Store interdit en principe de se faire rembourser si on a commencé le téléchargement d’un jeu. Finalement, Sony a pris sa décision, et elle devrait marquer durement la vie du jeu.
Remboursement et retrait du PlayStation Store
Dans la nuit du 17 au 18 décembre 2020, Sony a annoncé que Cyberpunk 2077 était retiré du PlayStation Store. Il n’est donc plus possible d’acheter la version numérique du jeu sur les plateformes de Sony. Par ailleurs, la firme a publié une page spéciale sur son site pour permettre aux joueuses et joueurs concernés de pouvoir se faire facilement rembourser le jeu.
Dans son message, Sony Interactive Entertainment annonce que Cyberpunk 2077 ne reviendra pas du PlayStation Store jusqu’à nouvel ordre. On imagine que la marque réévaluera la commercialisation du jeu après la sortie des patchs corrigeant les plus gros problèmes.
C’est un acte très fort annoncé de la part de Sony ici. D’autres jeux étaient déjà sortis dans de piètres états, on peut penser à Assassin’s Creed Unity par exemple, mais sans jamais provoquer une interdiction à la vente sur la boutique numérique du fabricant. Le jeu Batman: Arkham Knight avait connu une aventure similaire sur PC, mais c’était son éditeur Warner Bros qui avait décidé de le retirer des boutiques pour en développer une nouvelle version.
Il sera intéressant d’attendre la réaction de Xbox sur ce sujet. La marque de Microsoft avait signé un partenariat avec CDProjekt Red pour promouvoir Cyberpunk 2077, et avait même commercialisé une version spéciale de la Xbox One X pour le jeu en début d’année. Seule la version numérique du jeu est pour le moment concerné, on peut se demander si les boutiques physiques vont à leur tour annoncer le retrait de la vente du jeu. CDProjekt Red serait peut-être bien avisé de l’annoncer lui-même.
Les mensonges de CDProjekt Red
L’état de Cyberpunk 2077 sur PS4 et Xbox One n’est pas le seul problème auquel doit faire face le développeur. Si l’on met de côté la qualité du jeu, ses bugs ou sa parfois piètre écriture, il faut surtout rappeler comment le studio a lui-même créé cette situation. Il faut par exemple rappeler que le CEO de CDProjekt Red affirmait quelques jours avant le lancement que le jeu fonctionnait « étonnamment bien » sur PS4 et Xbox One, même si un peu moins bien que les versions plus performantes des consoles (Xbox One X et PS4 Pro) avant de conclure « nous pensons donc que le jeu fonctionne très bien sur toutes les plateformes ».
Par ailleurs, rappelons que l’éditeur a refusé de fournir des codes pour les versions Xbox One et PS4 du jeu à la presse avant la sortie, et que seules les images venant de l’éditeur pouvaient être utilisées pour illustrer les articles du test. Enfin il y a l’annonce des remboursements sans l’accord préalable de Microsoft et Sony. Cette méthode a notamment permis à Cyberpunk 2077 d’obtenir de très bonne notes partout dans la presse spécialisée, et donc un excellent score de 90 sur la plateforme Metacritic à la sortie (ce score a diminué depuis).
L’éditeur a maintenant devant lui tout un chantier pour reconstruire sa réputation.