La nouvelle exposition de la Maison des arts vous propose une plongée vertigineuse dans l’univers de Virginio Vona à travers une rétrospective de ses plus grandes œuvres. Mégalopoles post-industrielles, personnages moitié humains moitié robotiques, univers dystopique  : c’est à la croisée de la BD, de l’art contemporain et du street-art, que l’artiste italien nous invite à interroger notre dépendance technologique et à affronter nos craintes. Des créations percutantes, aussi sombres que colorées, à découvrir du 13 au 27 mai.

C’est entre le Salon du Livre de Paris et son départ pour le Niger, où il expose dans les prochaines semaines, que l’artiste italien a pris le temps de nous recevoir. C’est un couloir exigu, rempli de bandes dessinées de son enfance, de maquettes de tank et de jeunes pousses, qui nous conduit jusqu’au lieu de création, guidé par les effluves du café et le son de la radio.

Seul un drap dissimule l’entrée de l’atelier. Une fois soulevé, les couleurs explosent. Ici, on dessine sur le sol, on peint sur les tables. Geek-art, ébauches architecturales, planches de bande dessinée, copies à l’huile : c’est tout un monde qui tapisse les murs. « L’atelier n’est jamais pareil, il est en perpétuel mouvement selon les expositions et mes envies. C’est ça la passion, ne pas avoir de limites, ne pas avoir à choisir » justifie Virginio.

« L’art m’a repêché »

Cette passion, c’est son frère qui lui a transmis, dès le plus jeune âge. De 12 ans son ainé, Giovanni Vona était un véritable touche-à-tout autodidacte. Il maîtrisait le dessin et la sculpture, et était aussi un musicien talentueux. « Il lisait beaucoup de bandes dessinées, et était très imprégné de cet univers underground. Et moi, je le regardais comme on admire avec les yeux d’un enfant. »

De ses premières esquisses, s’ensuit alors un parcours semé de rencontres et de hasard. Étude de communication, école Comics International et Institut d’art à Rome, Virginio multiplie les expériences. « Passer du graphisme à la BD puis à l’art classique a été une vraie force, ça m’a permis d’apprendre à décloisonner l’art et d’exploser les codes, d’être libre de circuler dans ma création » explique-t-il. « Parce que, ce qui compte réellement, c’est la création, peu importe comment on la raconte. »

Au lendemain de ses études, Virginio s’éloigne de ses premiers amours et son installation en France au début des années 2000 donne le coup de grâce. Jardinier, éboueur, maçon, il multiplie les emplois alimentaires. « J’avais enlevé les diplômes de mon CV. Personne ne se doutait que je dessinais » se souvient-il.

C’est son patron de l’époque, Monsieur Lecoq, qui, après avoir découvert son talent, décide de le mettre en contact avec une entreprise d’architecture à Montgeron, l’Agence Best. « Au fur et à mesure, j’ai repris goût au dessin. L’art m’a repêché. » Et de reprendre : « La vie est pleine de portes, il faut oser aller vers l’autre, oser rencontrer, oser changer, oser essayer, pour voir ce qui nous attend. » Pour lui, ce fut la création de Fenice.

La bande dessinée, le premier art

C’est en 2004 que le dessinateur commence à donner vie à son personnage, avec le scénariste Frédéric-Christophe Gaffiat, alias Iah-hel. Une série cyberpunk, imprégnée de toutes ses inspirations, de Blade Runner à Métropolis, en passant par George Orwell et Led Zeppelin.

« La bande dessinée est souvent dénigrée, alors qu’elle rassemble tout : il y a de la musique, de l’architecture, de la narration et même du cinéma ! » Pour cet artiste aux multiples casquettes, qui s’est toujours tenu à la croisée la bande dessinée et de la peinture, difficile de cacher son enthousiasme face à ce genre qu’il qualifie de « premier art ».

« La bande dessinée a toujours été là. Dès les premiers hommes avec la peinture pariétale sur les parois des grottes ; avec la sculpture et notamment les colonnes romaines qui racontaient les batailles ; avec l’art religieux, les vitraux, les fresques, à l’image de la chapelle Sixtine. Michel Ange, Giotto, c’était de la bande dessinée. Le premier art, c’est la bande dessinée ! »

La spontanéité de l’être

À travers l’histoire de Fenice, Virginio développe tout un univers mêlant science-fiction post-apocalyptique et risques technologiques. Un monde sombre, contre-utopique, qui n’en reste pas moins libérateur, à l’image d’une catharsis. « Beaucoup de gens ont peur de l’intelligence artificielle. Mais la fiction offre parfois quelques lueurs d’espoir en nous permettant de dompter nos craintes » reprend-il. « Faut pas avoir peur, si on a peur, on a perdu, on est coincé. Regardez, les Grecs sont bien devenus romains. S’il faut changer, on changera, s’il faut s’adapter, on s’adaptera. »

Et d’ajouter : « L’art, c’est de la poésie. Il nous permet de regarder la vraie vie en face, d’appréhender nos craintes, tout en ayant envie de continuer de vivre. Mais c’est aussi une philosophie, qui nous rappelle que nous ne sommes pas obligés d’être toujours dans la performance, le contrôle et l’urgence. »

Apprendre à ralentir, apprendre à devenir, Virginio l’enseigne également dans les établissements scolaires, les hôpitaux ou encore auprès des détenus de la Maison d’Arrêt de Fleury-Mérogis. « Moi, je ne suis personne, la seule chose que je peux faire c’est transmettre cette spontanéité de l’être. Parce que finalement, c’est ça le plus beau de l’être humain, partager. »

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