L’espace a beau être plongé dans le noir, l’obscurité ne tombe jamais : elle est transpercée de rais lumineux qui, lorsqu’ils frappent les murs, les incisent de lignes acérées comme une lame. Celles-ci, en retour, teintent l’espace de halos vibratoires : cyan, magenta, bleu, vert. Les teintes empruntent aux néons pluvieux des villes cyberpunk quelque chose de leur chromie, mais c’est à la technologie laser, celle des clubs et des festivals, que l’installation de Matt Copson à la galerie High Art doit sa technique.
Effigies de lumière
Depuis plusieurs années déjà, le jeune Anglais, né en 1992, construit chacune de ses expositions comme un théâtre de projections lumineuses. Lors de Sob Story, sa dernière exposition personnelle à la galerie en 2016, ses projections murales étaient peintes à la main. Deux années après, pour Blorange, sa seconde exposition parisienne à la Fondation Louis Vuitton, le laser s’ajoutait aux procédés narratifs lui permettant d’adapter à la sensibilité contemporaine les grandes épopées immémoriales. Son noir à lui, c’est celui-là : la nuit des temps, ourlée d’une seconde couche d’opacité, plus datable, qui voit actuellement les centres s’écrouler et les certitudes vaciller.
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