Arte propose ce mois-ci une sélection éclectique de films, du mythique Blade Runner au Livre d’image de Jean-Luc Godard, en passant par La leçon de piano. Mais aussi : Une vie violente de Thierry de Peretti, Indiana Jones ou encore Kirk Douglas, l’indompté.

Voici notre sélection entre fictions et documentaires :

Kirk Douglas, l’indompté de Hubert Attal (2017), disponible à partir du 2 mai

Dans Kirk Douglas, l’indompté, le réalisateur Hubert Attal fait un tour d’horizon de la vie et de l’œuvre de Kirk Douglas, figure incontournable du cinéma hollywoodien de l’après-guerre. Outre les heures de gloire, celles liées au cinéma et à ses nombreux succès, le documentaire revient sur l’enfance modeste et vagabonde du jeune Issur Danielovitch. Malgré l’ostracisme dont est victime le jeune homme, il veut devenir comédien et décide donc de changer de nom. Devenu Kirk Douglas, il interprète de grands rôles tels que le colonel Dax dans Les Sentiers de la gloire (1957) et Spartacus (1960).

Indiana Jones : A la recherche de l’âge d’or perdu de Clélia Cohen et Antoine Coursat (2021), disponible à partir du 7 mai

A la fin des années 70, Steven Spielberg et son ami George Lucas ont en tête l’histoire d’un archéologue aventurier dans les années 30. Bien que le genre du film d’aventures exotiques soit tombé en désuétude depuis les années 50, la sortie du premier volet Les aventuriers de l’arche perdue en 1981 et son succès planétaire imposent un personnage à la silhouette devenue iconique. Fouet à la main et chapeau de feutre sur la tête, voici le professeur Jones, interprété depuis ses débuts par Harrison Ford. A l’occasion des quarante ans de cette saga culte, ce documentaire pédagogique propose de retracer son histoire et son évolution.

Trois visages de Jafar Panahi (2017), disponible à partir du 16 mai

Bien que le cinéaste iranien Jafar Panahi (Taxi Téhéran en 2015) soit aujourd’hui interdit de quitter son pays jusqu’en 2030, il règne dans ce road-movie un étrange sentiment de liberté. Suite au visionnage d’un message vidéo, l’actrice Behnaz Jafari et Jafar Panahi, dans leur propre rôle, prennent la route à bord d’un 4X4 et sillonnent les montagnes reculées du pays, à la recherche de la destinataire de cette vidéo, une jeune fille prisonnière de sa famille conservatrice. Au travers de cette quête très kiarostamienne, le cinéaste met en scène, parfois de façon humoristique, les contradictions d’une société écartelée en tradition et grande modernité. Prix du scénario ex-aequo à Cannes en 2017.

>> A lire aussi : “Trois visages” : portrait de la condition faite aux femmes par la société iranienne

La Leçon de piano de Jane Campion (1993), diffusé le 16 mai 

Au XIXème siècle, Ada McGrath (Holly Hunter), jeune femme muette et veuve, s’apprête à se remarier sans connaître son futur époux, Alistair Stewart (Sam Neill). Dans ce décor hostile et étranger à Ada, seuls sa fille et son piano lui servent de repère. De cet instrument va naître la passion, celle qui dévore cette femme et son amant (Harvey Keitel), un aventurier qui a adopté le mode de vie des Maoris. Par sa mise en scène, Jane Campion s’attarde sur des détails qui, mis bout à bout, forment l’apprentissage de ces deux personnages, l’une sensible, l’autre fruste, qui vont s’accorder dans la musique. La réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion signe un chant romanesque et romantique pour lequel elle reçut la Palme d’or au Festival de Cannes en 1993.

Une Vie violente de Thierry de Peretti (2017), disponible à partir du 17 mai

Inspiré de la vie de Nicolas Montigny, un jeune nationaliste corse tué en 2001, Une Vie violente met en scène l’engagement et la rage naissante d’un jeune homme tiraillé par ses idées nationalistes. Pour son deuxième long-métrage, Thierry de Peretti saisit l’embrasement de la Corse dans les années 90. Le film oscille entre des séquences d’actions violentes et des dialogues dans lesquels ces militant·es manifestent leur colère et idéalisme. Interprété exclusivement par des acteur·rices non-professionnel·les, ce film incandescent dévoile les tourments d’une génération meurtrie par une lutte fratricide.

Le Livre d’image de Jean-Luc Godard (2018), diffusé le 18 mai prochain

A partir d’extraits de films, tableaux et photos, en somme des fragments de citations, Jean-Luc Godard fabrique son langage. La voix de ce film, caverneuse, est celle du cinéaste lui-même qui clame une jeunesse idéaliste, “l’ardent espoir”. Nous entraînant docilement dans ce mouvement d’images, le film nous conduit à suivre une pensée inscrite dans le présent. Des images de guerre au couple de La Terre d’Alexandre Dovjenko, le récit, segmenté par des cartons noirs, donne à voir un voyage transgressif. En partageant ce film, couronné à Cannes en 2018, Jean-Luc Godard livre le témoignage d’un cinéaste qui n’a eu de cesse d’interroger l’image, le réel et donc le langage.

>> A lire aussi : Entretien exclusif avec Godard à propos du “Livre d’image”

The Rider de Chloé Zhao (2017) disponible à partir du 19 mai

Récemment lauréate de l’Oscar du meilleur film avec Nomadland, Chloe Zhao chronique le quotidien d’un cow-boy, Brady Blackburn, qui malgré sa blessure ne peut renoncer à sa passion pour le rodéo. Epuré, ce western contemporain renoue avec le premier long-métrage de la réalisatrice, Chansons que mes frères m’ont apprises, qui se déroulait déjà dans le Dakota du Sud. Dans ce décor, Chloe Zhao filme l’impuissance et la souffrance d’un homme condamné à ne plus monter de chevaux. La plupart des interprètes jouent leur propre rôle, donnant un aspect documentaire au film.

Blade Runner : Au-delà de la fiction de Boris Hars-Tschachotin (2020), disponible à partir du 27 mai

Sorti en 1982, Blade Runner a impulsé dès sa sortie un geste cyberpunk qui a influencé depuis de nombreuses réalisations dont Matrix (1999). Très mal reçu à sa sortie, Blade Runner s’est imposé comme un classique de la science-fiction dystopique au cinéma. De la genèse de ce projet, inspiré du roman de Philip K. Dick, au tournage avec Harrison Ford, le documentaire tente de décortiquer l’imaginaire de Ridley Scott. 

Daft Punk’s Electroma de Guy-Manuel De Homem-Christo et Thomas Bangalter (2006), disponible jusqu’au 3 juin 

Le duo casqué ne s’est pas uniquement exprimé avec la musique, puisqu’en 2006, il réalisait leur premier film. Embrassant le cinéma de Gus Van Sant ou celui de Dennis Hopper, Daft Punk’s Electroma est un film étrange, un road movie dans lequel deux hommes extraterrestres et robotiques, à bord d’une Ferrari, tentent de s’approprier une figure humaine. Aujourd’hui, ce film cauchemardesque peut sonner comme la prophétie de la séparation du duo.

>> A lire aussi : Olivier Père se souvient de Daft Punk à Cannes : “J’ai été soufflé par leur puissance de cinéma”

I am afraid to forget your face de Sameh Alaa (2020), disponible jusqu’au 28 juillet

Dans ce court-métrage, le réalisateur égyptien Sameh Alaa suit le parcours Adam, prêt à tout pour retrouver celle qu’il aime. Le cadre, le plus souvent fixe, l’utilisation du plan séquence et le format carré insufflent un sentiment d’enfermement. Pour s’échapper de la maison familiale et braver l’interdit, il enfile une burqa. Désormais anonyme dans la foule, le voile cache les émotions d’Adam lorsqu’il retrouve la fille qu’il aime… Le film, en compétition au Festival de Cannes en 2020, a remporté la Palme d’or du court-métrage et son réalisateur prépare actuellement son premier long-métrage à la Résidence de la Cinéfondation.

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