Annoncé il y a un peu moins d’un an, Deadlink est un titre développé par une petite équipe qui promet des combats brutaux façon fast FPS mélangés à des éléments de rogue-lite, comme l’amélioration de l’équipement et la génération aléatoire des niveaux. Le jeu sort aujourd’hui en accès anticipé et nous avons pu mettre les mains dessus afin de savoir ce qu’il vaut.

Genre : FPS/rogue-lite en solo | Développeur :  Grubby Entertainment | Éditeur : SuperGG | Plateforme : Steam | Configuration recommandée : AMD Ryzen™ 5 2600/Intel i7-4770, AMD Radeon™ RX 590/NVIDIA GeForce RTX 1060 6GB, 16 GB de RAM | Prix : 20€ | Langues : anglais | Date de sortie : 18/10/2022 | Durée de vie : environ 2 heures

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CyberRuffin 2077

Dans une métropole futuriste cyberpunk remplie de néons, vous avez été sélectionné pour enfin accomplir ce dont rêvent tous les prolétaires exploités : punir les méga-corporations spoliatrices dans un déluge de feu et de sang. En effet, vous faites partie d’une agence gouvernementale tout juste ouverte et dédiée à la chasse aux corpos, dont les affaires trempent dans l’illégalité la plus totale et qui sont ici dotées de leurs propres milices. On ne vous demandera pas de remplir de la paperasse, des injonctions du tribunal ou que sais-je, mais bien de flinguer à tout va. Heureusement, vous êtes le premier agent entièrement cybernétique et êtes donc doté de facultés extraordinaires qui vous faciliteront la tâche dans ce jeu de massacre. Concrètement, le scénario de Deadlink n’est ni passionnant ni original, mais s’avère en réalité plus fouillé que ce qu’on pourrait penser de prime abord. Les développeurs proposent en effet un codex très complet dans le menu principal, permettant d’en apprendre plus sur les mécaniques, mais aussi sur l’univers du jeu. Dans un titre de cet acabit, c’est assez étonnant pour être souligné – même si, au final, on s’en cogne un peu. Car nous ne sommes là que pour une seule chose : tuer des types en grande quantité sans trop se poser de questions.

Et de ce côté-là, Deadlink ne déçoit pas. Calquant ses affrontements furieux sur le roi Doom Eternal, on se retrouve confronté à des hordes d’ennemis divers (allant du Yakuza ressemblant à Keanu Reeves au sumo cybernétique, en passant par le drone de combat et les ninjas du futur) dans des arènes permettant de profiter des facultés de mouvements de notre personnage. Doubles sauts, dash, air control, tremplins, verticalité, pièges environnementaux : à vous d’exploiter au mieux les niveaux pour pulvériser les nombreux adversaires qui vous assaillent sans relâche. Votre personnage est également doté d’un arsenal évolutif de deux armes et de capacités spéciales, différentes selon la classe choisie en début de run. Par exemple, la classe Soldat est équipée d’un fusil à pompe et d’un lance-roquette, et peut utiliser une sorte de force push paralysant les adversaires ainsi qu’un grappin pour se propulser à grande vitesse à travers la map.

Malgré vos formidables capacités offensives, cela ne sera pas de tout repos. Comme je le disais plus haut, Deadlink s’inspire beaucoup de Doom Eternal dans ses combats, y compris dans sa gestion des munitions et des dégâts. En effet, vos armes sont très rapidement à court de balles ou de missiles, tandis que vos points de vie fondent comme neige au soleil. Si vous pouvez recharger vos armes en détruisant des drones inoffensifs présents dans toutes les arènes, votre armure ne se remplira qu’en tuant des ennemis marqués par l’utilisation de vos capacités. Si vous voulez vous en sortir, vous êtes alors obligé de faire très attention à ce que vous faites, toujours garder un œil sur votre HUD pour savoir où vous en êtes, jongler avec vos armes et, surtout, exploiter toutes vos compétences spéciales. En somme, en plus de ses combats nerveux réussis, le challenge est bel et bien présent dans Deadlink.

Le jeu ne se contente pas d’être une copie cyberpunk du titre d’id Software et incorpore une structure ainsi que des éléments de rogue-lite. Les arènes accessibles changent à chaque run, modifiant disposition des items, nombre d’ennemis et objectifs. Si la plupart des zones se complètent en annihilant toute résistance, une autre demandera de survivre un certain temps à des vagues infinies, tandis que la suivante vous donnera des cibles précises à détruire. À la fin de chaque affrontement, une ou plusieurs portes vous permettront de continuer votre périple, chacune donnant accès à une nouvelle arène et une récompense distincte : XP, jeton d’amélioration, argent, amélioration de stats, modificateurs d’armes, points de vie, etc. Si certaines améliorations ne sont que temporaires et disparaîtront à la fin de la run, vous pourrez conserver XP et jetons pour améliorer votre personnage en retournant dans le menu, comme dans tout rogue-lite qui se respecte. Petite particularité : les implants attribuant de nouvelles capacités spéciales (projectiles enflammés, booster de dégâts…) s’équipent sur des actions. Par exemple, vous pouvez lier un implant améliorant l’efficacité des grenades sur l’action de changement d’arme, tandis qu’un autre permettant de déclencher une explosion électrique sera fixé sur l’utilisation du grappin. Un système plutôt sympa qui pousse à expérimenter pour trouver les combinaisons les plus efficaces.

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Le menu d’inventaire permet de choisir soigneusement où placer ses implants.

Un peu trop chiche

La proposition de Deadlink est donc plutôt efficace et prenante, d’autant plus que le jeu est techniquement irréprochable. Alors, oui, certains resteront de marbre devant ses visuels très cartoons, tout en cell-shading, et sa direction artistique sans trop de personnalité. Toutefois, il faut reconnaître que tout ça tourne à la perfection et je n’ai pas constaté le moindre bug durant mes sessions. De plus, il propose de nombreux paramètres (FOV, HUD, head bobbing, etc.) et vous pourrez donc vous faire plaisir en personnalisant votre expérience comme bon vous semble.

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L’un des deux boss, que j’ai baptisé « Gros Vilain Cyborg Générique »

Cependant, là où le bât blesse, c’est dans le contenu. Cet accès anticipé ne propose en tout et pour tout que deux biomes, dont j’ai fait le tour en moins de 3 heures. Une fois que vous avez passé le deuxième boss, pouf, vous retournez dans le menu et vous n’avez plus qu’à recommencer si vous avez envie d’améliorer encore votre personnage… Et c’est tout. On découvre au lancement d’une run que plusieurs difficultés, appelées « niveaux de crise », sont prévues, mais pour le moment seule la première est disponible. Par ailleurs, seules deux classes de personnages sur quatre sont accessibles. On fait donc très vite le tour de ce qu’offre cet early access, même si les plus gros fans s’amuseront probablement à tout débloquer en recommençant encore et encore les deux mêmes environnements.

Le deuxième gros point faible de Deadlink vient du manque d’aléatoire qui met un coup sévère à l’intérêt de relancer une run – un comble dans un rogue-lite. En effet, votre arsenal et vos capacités sont liés à votre classe de personnage, et vous ne pouvez pas en changer. Si vous jouez Soldat, vous êtes obligé de conserver votre fusil à pompe et votre lance-roquette toute la run. Idem pour le Chasseur, qui a un révolver et une sorte de railgun. Certes, votre équipement pourra être amélioré au fur et à mesure que vous avancez dans votre partie, mais ça ne change pas fondamentalement le comportement de vos armes. On aurait aimé plus de choix dans l’équipement de base, voire la possibilité de changer d’arme en cours de run. Quant aux modificateurs et autres implants à débloquer, ils sont relativement tous assez subtils et aucun ne viendra modifier en profondeur votre façon de jouer. En somme, Deadlink, malgré son concept efficace, manque un peu de la folie hasardeuse qui fait le sel de ce genre de jeux et on craint que l’ennui ne vienne vite pointer le bout de son nez lors de runs plus longues. Les développeurs ont cependant un peu de temps devant eux pour corriger le tir, l’accès anticipé devant a priori se terminer d’ici un an.

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Dans le futur, les cantines ne proposent que des boissons protéinées.

Un jeu sympa, mais attendez quand même

Sa proposition reprenant un gameplay de fast FPS ultra nerveux et le mélangeant avec une structure façon rogue-lite fait de Deadlink un FPS sympathique, agréable à jouer et promettant un peu de challenge. Toutefois, son contenu est pour le moment très léger et quelques éléments sont encore trop austères : on vous conseille donc d’attendre encore un peu pour vous lancer dedans.

Vous avez du mal à vous y retrouver dans le catalogue Steam ? Alors suivez Voir la source

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