Depuis la présentation des Tesla Model X et Model S nouvelle génération, une question demeure : le fameux volant Yoke peut-il être autorisé en France et en Europe ? De premiers éléments de réponse apparaissent du côté des Pays-Bas et de la Suède.
Les nouvelles versions des Tesla Model X et Model S ont clairement fait sensation fin janvier 2021. Outre leurs nouvelles déclinaisons toujours plus puissantes, c’est bien leur intérieur qui a fait l’objet d’une attention toute particulière. L’écran central autrefois installé en mode portrait profite maintenant d’un mode paysage, à titre d’exemple. Mais surtout, un volant pour le moins futuriste est venu s’installer juste à sa gauche.
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Dénommé Yoke, ce volant a le mérite d’interpeller par son aspect ultra minimaliste en l’absence des traditionnels commodos. Aussi, plusieurs fonctions (clignotants, essuie-glace, phares, klaxons) sont désormais activables via des zones tactiles, renforçant ici la dimension ultra moderne du véhicule. Mais ce fameux volant rectangulaire est-il conforme aux normes européennes et françaises ?
Pas d’objection aux Pays-Bas et en Suède
Dans un communiqué envoyé à la rédaction, Tesla indique que « toutes les spécifications sont indiquées pour les modèles américains, les spécifications des modèles européens seront disponibles à l’approche des premières livraisons », au sujet des nouvelles Model S et Mode X. Tesla France nous confirme néanmoins que cette indication ne concernait pas spécifiquement le volant, mais les caractéristiques dans leur ensemble.
Pour Tesla France, il est encore trop tôt pour apporter de premiers éléments de réponse. Il faudra encore patienter quelques mois pour avoir de plus amples informations. Ou bien se tourner vers les médias hollandais et suédois, qui ont interrogé leur organisme de transport respectif. Et a priori, rien n’empêcherait Tesla de lancer une voiture électrique équipée d’un tel volant.
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Selon la Rijksdienst voor het Wegverkeer (RDW), l’agence publique des Pays-Bas qui supervise l’immatriculation et l’homologation des véhicules, « la forme du volant n’est nulle part prescrite dans la législation de l’UE ou de la CEE », rapporte RTL Nieuws. Le volant Yoke faciliterait même l’accès au siège conducteur, et permettrait également de mieux distinguer la position du volant par rapport à un volant rond.
Décision commune
Nos collègues de Numerama sont allés fouiller dans les textes européens, selon lesquels le volant « doit garantir un contrôle simple et sécurisé du véhicule jusqu’à sa vitesse maximum », pour paraphraser. Le fait est qu’aujourd’hui, aucune preuve tangible ne prouve le contraire au sujet du volant Yoke, même si les habitudes seront forcément chamboulées en l’absence de commodos par exemple.
Selon Vibilagare, l’un des plus importants magazines automobiles de Suède, « il n’existe aucune obligation d’avoir un volant rond », d’après l’agence suédoise des transports (Transportstyrelsen). En clair : les Pays-Bas et la Suède ne verraient aucune objection à autoriser un tel facteur de forme.
Le fait est que Tesla a historiquement l’habitude de passer par les organismes hollandais — son siège est situé aux Pays-Bas — pour homologuer ses véhicules électriques, qui sont alors autorisés à rouler partout en Europe. Si le pays donne son aval pour les Model X et Model S 2021, il y a de fortes chances qu’elles puissent circuler sans encombre partout sur le Vieux Continent.
Jean-Baptiste Djebbari interpellé sur la question
Il n’y aurait d’ailleurs aucun sens à ce qu’une nation interdise la forme du volant, et qu’une autre l’autorise. Cela entraînerait de nombreuses complications pour les utilisateurs : imaginez un propriétaire hollandais à bord d’une Tesla Model S 2021 autorisé à circuler dans son pays, mais interdit d’utiliser son automobile dans un autre, car les normes diffèrent. La décision liée à l’homologation doit être commune.
En France, Damien Adam, député LREM de la 1re circonscription de Seine-Maritime, a interpellé Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des transports, au sujet de cette problématique. Il souhaite notamment savoir si « ces nouveaux volants respectent la législation et la réglementation française, voire européenne, à date, et si, in fine, ces véhicules pourront être homologués en France », lit-on sur Automobile Propre.
M. Djebbari pourrait rapidement clôturer le débat.