Avec des titres comme Cyberpunk 2077, Cloudpunk, Observer ou encore le récent Ghostrunner, on constate que l’univers Cyberpunk a toujours le vent en poupe et il faut dire que l’annonce d’un nouveau titre baignant dans cette ambiance est toujours la bienvenue, cela permettant un peu de trancher avec les univers « héroic/fantasy » qui se taillent généralement la part du lion… Jouons-la comme Deckard et découvrons ensemble ce Foreclosed !

Un Comic Book Cyberpunk

Foreclosed débute de manière assez originale, à l’image d’un Comic-book interactif, dont les pages se tourneraient seule. Le style et le rendu avec un effet cel shading ainsi qu’un habile découpage à l’écran (jouant parfois sur des caméras de sécurité pour certains angles) sont vraiment très propres. Le rendu proche d’un comics (voulu par les développeurs) fonctionne vraiment bien. Les premières séquences s’enchaînent et s’achèvent sur un pseudo QTE (il suffit d’appuyer sur un bouton pour enchaîner avec la séquence suivante) et vous débuterez ainsi la partie dans la peau de votre avatar, Evan Kapnos. Dans une société futuriste, l’identité des gens ne leur appartient plus. Des implants cérébraux sont même greffés aux personnes à la naissance. Pour vivre, « payer ses implants » et espérer « racheter son identité » il faut travailler… Bien entendu, il est utopique de croire que n’importe qui puisse arriver à s’offrir la liberté. Bref, notre cher Evan se réveille un beau matin et apprend que suite à la faillite de la société dans laquelle il travaille, son identité va être saisie pour être vendue aux enchères. Pire, ses implants sont verrouillés, l’empêchant ainsi d’accéder au système de la ville et de circuler où il veut librement, le voilà donc contraint de se rendre au tribunal pour « sauver sa vie », mais chemin faisant, il se verra contacter par une mystérieuse inconnue qui le guidera via le réseau des caméras de la ville et il apprendra qu’il dispose d’implants expérimentaux lui permettant de réaliser des choses impossibles pour le commun des implantés. Forcément notre héros en quête de réponse se verra traquer par une organisation mystérieuse qui en a après ses implants…

Un implant ou la vie

Le jeu débute un peu à la manière d’un Visual Novel interactif, mais s’avère être un TPS (Third Person Shooter) avec de légères notions de RPG. Votre personnage évoluera donc dans un univers en 3 dimensions, à quelques rares occasions la caméra sera fixe et proposera des angles différents, façon planche de comics. Ainsi, vous verrez votre personnage de côté, vu par une caméra de sécurité, alors que sur l’image d’à côté, vous verrez un autre angle (d’une autre caméra) annonçant l’arrivée d’adversaires ; on vous rassure cependant, la plupart du temps vous mettrez la caméra dans le dos de votre personnage.

Ainsi, notre brave Evan sera capable de marcher, courir, se baisser (pour se cacher ou passer dans des conduits d’aération) et de faire des roulades et… puis c’est tout ! Toutefois, il découvrira assez tôt dans le jeu, une (unique) arme symbiotique (avec ses implants) qu’il pourra faire évoluer en échangeant des capacités contre des points de Firmware. Vous pourrez ainsi augmenter la cadence de tir, obtenir des tirs explosifs ou même obtenir des balles perforantes par défauts. Notons que votre arme dispose de munitions illimitées et qu’il n’est pas nécessaire de recharger. Toutefois, une utilisation abusive aura pour effet de faire surchauffer votre implant et le cas échéant vous mettra K.O. quelques secondes. Il faudra donc éviter de rester appuyé sur le bouton de tir !

On parlait des implants, au-delà des armes, Evan sera également capable d’influer sur les appareils électroniques (et ils sont nombreux) qu’il pourra croiser. Ainsi, il sera à même de « hacker » des systèmes de sécurité en suivant un enchaînement de touches et il pourra également détecter des précieux points pour gagner du Firmware XP en plus. Notre héros, malgré lui, pourra également utiliser ses capacités pour faire surchauffer les implants des autres et les mettre hors service (sous réserve de se faufiler discrètement derrière eux). Au fil de la partie, il gagnera même des capacités télékinésiques plutôt bienvenues !

Joue-la (presque) comme Snake !

Sur le papier, vous vous dites que tout ça a l’air plutôt cool… et c’est le cas, mais dans la réalité où évolue notre personnage ça ne marche pas. Disons que ça ne marche pas aussi bien que ça le devrait ! En effet, l’IA des ennemis est assez aléatoire. Parfois, ils vous détecteront alors que vous avez à peine montré un bras, alors que d’autres, ils ne vous verront même pas derrière un poteau à un mètre de distance ! Toute la partie infiltration avec possibilité d’assommer les ennemis sans se faire voir se verra compromise par ce premier bémol. S’en suivront donc les phases de gunfight (ben oui, ça reste un TPS) et là… même son de cloche, sauf que cette fois les ennemis semblent blindés ! En effet, il faudra tirer parfois plus de dix balles pour abattre un adversaire et à contrario vous passerez de vie à trépas après vous être pris 3 balles… Il faut avouer que cela à un coté frustrant, surtout que cela vous obligera souvent à refaire la phase de gunfight en entier (gonflant alors un peu artificiellement la durée de vie du titre). Comme on le disait plus haut, les mouvements de notre personnage sont assez limités et nous n’avons aucune capacité de couverture ! (un comble pour un TPS). Pour esquiver les balles, il faudra donc se baisser, aller derrière un mur ou une table et viser du mieux que possible en étant alors à découvert (notons quand même, qu’en relâchant le bouton pour viser, on se remet accroupi), mais on est loin d’un système à la « Gears of War » par exemple.

D’autres phases vous obligeront à faire des phases « d’infiltration », vous devrez alors éviter des drones et dans le même temps, déverrouiller des portes à l’aide de vos implants, par contre, impossibilité d’utiliser vos armes ou la télékinésie et sachez que les drones ont la même IA que vos adversaires et que souvent ils vous verront alors qu’il n’y avait aucune raison de vous voir et ça, c’est franchement agaçant  surtout quand il faut reprendre la zone depuis le début !

Au final, on enchaînera donc les phases de dialogues (sous-titrés en Français), puis un passage de gunfight, l’arrivée de renfort avec encore du gunfight, puis une porte à débloquer en utilisant les implants, une phase de dialogue et re gunfight… vous l’aurez compris, malgré les chouettes idées, le gameplay a du mal à se renouveler.

Promenade dans une citée du futur

Un mot maintenant sur la partie graphique du titre. Dans l’ensemble c’est relativement joli, le côté comics, renforcé par l’effet Cel Shading et la mise en page de certaines séquence est un véritable plus. Les couleurs tirent un peu vers le Orange / Violet avec un petit halo flouté, donnant à l’histoire l’impression de se dérouler au crépuscule ou au petit matin, ce qui change avec les ambiances généralement nocturne des jeux du même genre. Par contre, soyez rassuré, la pluie est de la partie (on est quand même dans un jeu à l’ambiance cyberpunk hein !). Par contre, au niveau des zones parcourues, on sera un peu déçu par le vide et la répétitivité de certaines zones. La plupart des personnes que vous croiserez seront des tueurs à éliminer, quant aux décors, ils se ressemblent un peu tous… Toutefois, certaines zones tirent leur épingle du jeu, comme par exemple la boite de nuit avec ses hologrammes ou alors les phases dans l’esprit de Kapnos.

Les effets de lumières lors des tirs s’effacent au profit d’onomatopée qui rappelle les comics (une ambiance vraiment chère aux auteurs visiblement. En règle générale, le rendu est bon, même si l’aliasing est assez présent.

Au niveau chara-design par contre, le personnage a un peu de mal à être attachant. Malgré son apparence (croisement improbable entre John McLane pour le marcel et la journée pourrie et Link pour le Sweat à capuche violet et les roulades), on a un peu de mal à s’attacher au personnage. A l’image d’un acteur de seconde zone, il manque « le petit truc » pour le rendre génial.

D’un point de vue sonore, on est dans un registre assez classique pour un jeu du genre. Même si on aurait apprécié quelques touches plus électro, mais jouer avec ou sans la musique ne changera pas grand-chose à vos parties. On notera, par contre, que les dialogues sont doublés (en Anglais sous-titré Français) et s’avèrent relativement convaincants sans être forcément transcendant.

Ce Foreclosed se laisse parcourir, mais on regrette quand même sa linéarité. La promesse de l’univers évoqué et l’envie de le découvrir cause la frustration quand on essaye d’accéder à une zone, verrouillée artificiellement par votre implant et indiquant que vous n’avez pas le droit d’y aller. On finit par trouver que ce monde dystopique manque finalement un peu de vie et c’est bien dommage !


Foreclosed (Nintendo Switch)
Foreclosed (Nintendo Switch)

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