Cannon Dancer, connu sous le pseudonyme d’Osman en occident, est une belle surprise pour les fans d’arcade. Tout d’abord, car le jeu d’origine n’est pas spécialement sur nos terres fertiles alors que son modèle, Strider, n’est rien de moins qu’une des références du genre de l’action/plateforme. Ensuite, car pour se procurer ce titre, il ne faut débourser pas moins de 2500 € pour récupérer une carte PCB d’occasion du titre, c’est dire aussi sa rareté. Mais rareté ne signifiant en rien qualité, il va nous falloir mettre les mains dans le cambouis pour pouvoir vous en dire davantage sur ce titre qui, bien que fan d’arcade depuis de nombreuses années, nous étaient complètement inconnu.
Hiryu, es-tu là ?
La première information importante concernant ce Cannon Dancer – Osman concerne son producteur, qui n’est nul autre que Kouichi Yotsui, l’homme à la baguette sur Strider. Il n’est pas tout seul puisque le studio responsable de la version originale de Cannon Dancer, sorti en 1996, avait alors recruté un bon nombre d’anciens de ces collaborateurs de chez Capcom. Avec la sortie de son aîné en 1989, il a donc fallu sept ans à Kouichi Yotsui pour réaliser, non pas une suite, mais un titre reprenant les mécaniques de bases pour les mettre à jour et pourquoi pas ajouter de nouvelles capacités à notre avatar.
Celui-ci, du nom de Kirin, est un assassin professionnel qui œuvre pour Jack Layzon, un membre des affaires judiciaires qui cherche à venir à bout du complot fomenté par Abdulah the Slaver et qui remonte jusqu’aux plus hautes sphères du gouvernement fédéral qui dirige ce monde cyberpunk du 21e siècle. Mais tout ne va pas se passer aussi facilement que dans n’importe quel film de super héros et s’il va nous falloir affronter les membres de l’organisation d’Abdullah la sorcière, nous aurons aussi à faire face à des membres du gouvernement ainsi qu’à certains de nos anciens alliés de notre corps d’élite, le Teki.
Une bien belle narration qui se laisse découvrir grâce à de petites phases textuelles accompagnées des visages de nos interlocuteurs. Il faut toutefois reconnaître que dans un premier temps, cette histoire est assez nébuleuse tant nous sommes directement lancés dans le cœur de l’action et ce n’est qu’après avoir cherché un minimum d’informations sur le jeu d’origine que nous avons fini par comprendre le contexte global. C’est dommage, car cette réédition bénéficie de beaucoup de petits plus et la mise en place d’un petit livret disponible en bonus aurait ét vraiment sympathique. Ici pour bénéficier des croquis et autres ajouts, il faut passer par la case Strictly Limited Game et la version Collector proposant un Artbook à un tarif forcément plus conséquent.
SOS fantômes
Une fois les joy-cons en main, nous retrouvons d’entrée de jeu les sensations que nous avons connues avec Strider en son temps. Kirin est un guerrier qui combat à mains nues et qui est capable de sauter, glisser et lancer une super attaque. Il pourra aussi s’accrocher à toutes les parois qui lui font face pour ainsi atteindre les recoins les plus éloignés des niveaux. S’il s’arrêtait là, il ne serait qu’un simple clone de Strider et c’est pour cela qu’une dernière capacité nous est disponible.
Pour utiliser celle-ci, il va d’abord nous falloir mettre la main sur des Power-ups répartis assez largement dans les tableaux. À chaque obtention, nous allons obtenir un fantôme de Kirin qui effectuera les mêmes mouvements et attaques, mais avec un petit temps de décalage. Le gameplay s’en trouve profondément modifié puisqu’une fois en possession d’un ou plusieurs clones, nous pourrons alors tenté d’anticiper les déplacements et tirs de nos ennemis pour esquiver les seconds tout en permettant à nos fantômes de toucher les premiers.
Si cette capacité n’est en rien importante lors des phases d’action/plateforme, elle devient primordiale au moment d’affronter les multiples mid-boss et boss qui jonchent notre parcours. Il est d’ailleurs dommage qu’il nous ait fallu comprendre par nous-mêmes cet emploi de notre pouvoir. Si l’écran de démarrage nous présente bien les actions de bases de Kirin, cette frappe décalée de nos clones n’est jamais mentionnée, c’est encore une fois un manque regrettable pour une version si éloignée de celle du jeu de base.
Pour le reste, le titre d’origine était pétri de qualité et nous les retrouvons toutes dans cette version. Les sprites des différents protagonistes de cette histoire sont de tailles respectables pour les productions de l’époque et le soin apporté aux boss est très appréciable avec des ennemis composés de plusieurs morceaux qu’il nous faudra identifié avant d’apprendre leurs attaques et comment les détruire pour enfin venir à bout de chacun des six mondes qui verront se dérouler cette histoire.
Le côté intense des combats présent dès les premières minutes qui nous voient affronter le premier boss qui emplit une bonne partie de notre écran en limitant nos déplacements et en augmentant la tension ressentie. L’animation de chaque personnage est irréprochable et la vitesse des attaques et des déplacements n’a rien à envier aux productions actuelles. C’est de suite un plaisir de prendre en main Kirin et de tenter de l’emmener vers la conclusion de cette histoire.
Des ajouts en dents de scie
Parlons maintenant des ajouts de cette version. Nous retrouvons les devenus classiques, dans le monde de l’émulation, sauvegarde d’état à la volée, le rembobinage et la possibilité de personnaliser les contrôles de bases. Nous avons bien sûr la possibilité d’ajouter des crédits comme nous le souhaitons ce qui nous permet très rapidement de voir la fin du jeu. À ce travail de base s’ajoute un mode de jeu appelé Challenge. Dans celui-ci, nous ne disposons que d’un seul crédit pour aller le plus loin possible.
Pour réussir ce défi, il nous est possible d’activer deux aides parmi six disponibles, dont le double saut, l’invincibilité durant le saut ou la glissade ou encore l’attaque automatique. Ces aides sont aussi disponibles durant le mode classique qui dispose en plus de succès. Le résultat est un titre que nous pouvons personnaliser au gré de nos envies et qui nous laisse nous perfectionner petit à petit sans pour autant nous mâcher le travail. Ce sont des ajouts très intelligents pour le monde de l’émulation arcade.
Enfin, la partie graphique dispose des classiques et inutiles filtres CRT et c’est tout. Encore une fois, aucun ajout du type proposé par les récents Remaster de Turrican n’est présent ici. C’est vraiment dommage et cela laisse un petit goût d’inachevé. Bien sûr le titre de base offrait déjà un pixel art de qualité bourré de détails et flashy à souhait qui passe parfaitement sur nos écrans portables. Toutefois, sur un écran de grande taille, il vaut mieux s’éloigner des options de lissage, présentes pourtant sur de nombreux émulateurs et qui auraient pu adoucir ce constat.
La bande-son est en adéquation avec l’action. Ça explose de partout et les « slash » de nos coups de poing sont omniprésents. Ils ne sont pourtant pas gênants et laissent les pistes s’exprimer. Le tout est rythmé et se laisse facilement écouter durant nos sessions de jeu, qu’elles soit courtes, en mode challenge, ou longue en mode crédits infinis. Si dans celui-ci, il faut une grosse demi-heure pour venir à bout des six niveaux, il va falloir beaucoup de temps et d’essais pour réussir le mode challenge avec ou sans bonus activé. La durée de vie dépendra donc de l’envie du joueur, mais au vu du tarif de base de 30 €, il vaut mieux réfléchir avant de se lancer dans un tel achat.
Conclusion
/10
Amoureux d’arcades et de Strider en particulier, il va être difficile de ne pas succomber à l’appel de Cannon Dancer. Il est le digne successeur de son aîné avec son mélange d’action/plateforme qui fait la part belle aux combats de boss et qui a su se démarquer de son modèle en ajoutant un système de Power up ajoutant une bonne couche de tactique à la technique de base. Ses graphismes en pixel art n’ont absolument pas pris une ride et sont toujours de qualité même vingt-cinq ans plus tard. Les contrôles personnalisables répondent parfaitement et les ajouts de cette réédition permettent à tous les joueurs de progresser à leur rythme.
LES PLUS
- Les graphismes en pixel art n’ont pas pris une ride et sont toujours magnifiques
- La bande-son accompagne parfaitement nos actions
- L’ajout des fantômes en Power up permet des combats bien plus tactiques
- Le gameplay de base est un bel hommage à Strider
- Les boss sont énormes et bien différents
- La prise en main est impeccable
- Le mode challenge et les succès sont intéressants pour les fans
- Les aides ajoutées sont intelligentes et ne dénaturent jamais le jeu de base
LES MOINS
- Assez court en mode crédit infini
- Le tarif de base est assez élevé et n’attirera que les fans
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