Méliès La Magie du cinéma de Laurent Mannoni © 2020 Flammarion Tous droits réservés

Après de longues semaines d’une contestation infructueuse auprès du gouvernement sur la valeur essentielle des biens culturels, les librairies ont rouvert en France le week-end dernier. Les cinémas feront de même dans une petite dizaine de jours. Pour faire le lien entre les deux, patienter avec les exploitants et encourager les libraires en quelque sorte, on vous a établi la liste nullement exhaustive des livres de cinéma en vente depuis le début du mois de novembre. Eh oui, contrairement à la chronique récurrente sur notre site par rapport aux ressorties à venir des films anciens, on a préféré jouer la carte de la prudence en termes d’actualité littéraire. Il valait en effet mieux se rendre à l’évidence que l’industrie du livre – que l’on connaît en fin de compte assez mal, admettons-le – ne fonctionne guère selon les mêmes règles que celle du cinéma.

Pour commencer, aujourd’hui tout le monde ou presque peut éditer un livre. Les moyens techniques et logistiques nécessaires sont à la disposition de chacun, quitte à ce que ces maisons d’édition à la demande finissent peut-être un jour par supplanter les vénérables éditeurs historiques. En attendant ce jour fatidique, il existe une multitude de sources de livres de cinéma. Puisque en plus de la poignée d’éditeurs spécialisés dans l’approche textuelle de l’image en mouvement en France, nombreux sont ceux qui s’y aventurent à un rythme plus sporadique, parfois avec des résultats bluffants. Hélas, le revers de la médaille est une horrible cacophonie de laquelle il est difficile de tirer une ligne clairement délimitée des œuvres littéraires sur le cinéma, qui sortent sur une période donnée dans les bonnes librairies de cinéma !

D’où notre marche arrière sur l’inventaire des publications mensuelles, que l’on voulait d’abord vous soumettre au début du mois de novembre, histoire de vous fournir une abondante matière à lire pendant la phase la plus contraignante du deuxième confinement. Sauf qu’on n’a pas trouvé, jusqu’à présent, une source fiable d’informations à ce sujet, comme le sont les grands sites sur le cinéma a priori connus par tous. Pire encore, la politique de communication diffère énormément entre le monde du livre et celui du cinéma. Avant tout pour des raisons de budget, faut-il croire, les sommes engagées pour lancer un livre étant dérisoires en comparaison avec les millions d’euros investis pour bien positionner la sortie d’un film sur grand écran. Il n’empêche que c’est quand même ahurissant que la plupart des éditeurs ne disposent pas à ce jour d’une structure de communication virtuelle digne de ce nom !

Bref, tout cela pour dire que cette première accumulation de sorties de livres de cinéma sur un mois ne doit pas être comprise comme un appel détourné de notre part afin d’en recevoir plein en service de presse ! A notre immense regret, nos capacités intellectuelles sont malheureusement beaucoup trop limitées à ce niveau-là. On peut vous montrer la pile de la dizaine de livres reçus par de généreux éditeurs à la rentrée 2016 et jamais lus depuis pour le prouver. Nous espérons par contre que cette liste vous donnera envie de découvrir par vous-mêmes le champ énorme de littérature de cinéma qu’on a le privilège d’avoir en France. Si possible en passant pour l’achat par votre librairie de quartier ou bien par les sites des éditeurs, à moins de faire preuve de patience et d’attendre que ces ouvrages aient été acquis par votre médiathèque municipale.


Cassavetes par Cassavetes de Ray Carney © 2020 Capricci Tous droits réservés

Biographies

Le genre de la biographie ne se limite certes pas à la littérature de cinéma. Il fait par contre partie des incontournables du catalogue des maisons d’édition, qui n’hésitent pas à raconter la vie de célébrités du grand écran pour séduire leurs lecteurs. Ainsi, il est plutôt rare de trouver des pépites en mesure de nous dévoiler le vécu d’une actrice, d’un réalisateur ou d’un technicien dont on ne connaissait rien jusqu’à présent. Pour la plupart, on se retrouve donc, mois après mois, année après année, avec les mêmes récits des mêmes monstres sacrés du Septième art. Ce qui se laisse vérifier à la perfection à travers les rééditions des biographies de Brigitte Bardot chez Grasset et de Sean Connery chez les Éditions Nouveau Monde, ce dernier évidemment pour coller au plus près à l’actualité nécrologique du premier vrai James Bond.

Dans le même ordre d’idées, on classerait les livres sur Audrey Hepburn chez Casa et de James Dean chez les Presses du Midi, deux mythes surdimensionnés de la culture populaire du siècle dernier, qui n’avaient pas forcément besoin qu’on revienne une fois de plus sur leur existence mouvementée. Pour le livre sur Ennio Morricone, lui aussi récemment disparu, chez un éditeur spécialisé dans la musique rock, on est prêt à être plus bienveillant, même si le vrai génie du maître italien s’écoute et ne se lit pas.

Enfin, il y a deux formidables pavés dans cette section qui, eux, ont de quoi nous enthousiasmer. Les entretiens avec l’immense John Cassavetes (Une femme sous influence) ont beau dater du début du siècle, leur traduction et leur édition grâce à Capricci ont comme mérite inestimable de remettre le travail du réalisateur le plus indépendant du cinéma américain sur le devant de la scène. L’ouvrage français sur son épouse, l’actrice Gena Rowlands, chez le même éditeur fait alors presque office d’accompagnement anecdotique à cette bible du cinéma en plus de cinq-cents pages de concentré d’un esprit foncièrement iconoclaste.

Puis, pour partir un temps de leur cœur de métier de livres sur la montagne et de manuels de bricolage, Neva Éditions rend hommage à Philippe De Broca, disparu il y a seize ans, à travers un bel ouvrage, qui retrace intégralement la brillante carrière du réalisateur. L’occasion idéale de se remémorer ses plus grands succès, comme L’Homme de Rio, Le Magnifique et Tendre poulet, d’entendre ses collaborateurs évoquer son travail, dont Jean-Paul Belmondo, en charge de la préface, voire de découvrir la version inédite faite pour la télévision de Les 1001 Nuits, le premier film de Catherine Zeta-Jones, par le biais d’un DVD joint au livre !

Brigitte Bardot : Initiales B.B. de Brigitte Bardot (Grasset – 24 € 90) réédition

John Cassavetes : Cassavetes par Cassavetes de Ray Carney (Capricci – 45 €)

Sean Connery : Sean Connery de Michael Feeney Callan (Nouveau Monde Editions – 20 € 90) réédition

Philippe De Broca : Philippe De Broca Un monsieur de comédie de Laurent Benyayer et Philippe Sichler (Neva – 69 €)

James Dean : James Dean Jimmy the Kid de Jean-Noël Coghe (Presses du Midi – 29 €) réédition

Antoine Duléry : Imitacteur de Antoine Duléry (Le Cherche-Midi – 16 € 80)

Audrey Hepburn : Audrey Hepburn de Guillaume Evin (Casa – 29 € 95)

Ennio Morricone : Ennio Morricone Entre émotion et raison de Jean-Christophe Manuceau (Camion Blanc Editions – 36 €)

Gena Rowlands : Gena Rowlands On aurait dû dormir de Murielle Joudet (Capricci – 23 €)


Tarantino Reservoir Films de Philippe Lombard © 2020 Omaké Books Tous droits réservés

Monographies

Monographie ou biographie, biographie ou monographie ? La différence peut être fine entre ces deux types de livres qui traitent au fond de la même chose : la filmographie d’un artiste de cinéma. C’est surtout le point de vue qui peut permettre de les distinguer, la biographie se focalisant sur les étapes de la vie d’une femme ou d’un homme devant ou derrière la caméra et au delà, tandis que la monographie s’intéresse davantage aux implications polymorphes de ce qu’il a créé. Loin de nous l’idée d’opérer une distinction claire et nette entre les deux. Certains livres de cette partie-ci auraient ainsi pu être classés parmi les biographies et inversement.

Pour éviter de nous répéter, disons que c’est quand même génial de voir un petit groupe de cinéastes dans l’air du temps recevoir un tel traitement de faveur de la part des éditeurs, n’est-ce pas … Parmi la douzaine de livres, sans doute tous dignes d’intérêt, qui composent ce mois-ci cette partie de note chronique soi-disant littéraire, on trouve en effet des noms qui font battre depuis des années, voire des décennies le cœur des cinéphiles. Wes Anderson, Jean-Luc Godard (joyeux 90ème anniversaire en retard !), Hayao Miyazaki, Quentin Tarantino et François Truffaut : on pensait déjà tout savoir sur eux. Et au demeurant, on serait fortement étonné qu’un livre d’à peine 250 pages nous apprenne plus sur le réalisateur des 400 coups que le livre de référence écrit en 1997 par Antoine De Baecque et Serge Toubiana !

Là aussi, il convient toutefois de regarder de plus près. Car le livre sur Tarantino chez Omaké Books consiste en fait en un inventaire instructif des films et séries qui ont inspiré le réalisateur de Once Upon a Time in Hollywood. Après, les jeunes générations y apprécieront probablement l’inclusion de codes à scanner afin d’accéder directement aux bandes-annonces des films traités, là où les petits vieux comme nous y voient surtout un gadget douteux. De même, le maître de l’anime japonais Hayao Miyazaki est triplement à l’honneur ces temps-ci, à l’approche de son 80ème anniversaire début janvier, avec un premier livre chez Ynnis Éditions en octobre, un deuxième chez Les Moutons électriques ce mois-ci et un troisième chez IMHO en décembre.

Et c’est ici que l’on trouve nos deux coups de cœur potentiels : des éditions magnifiques sur des réalisateurs dont le travail l’est au moins autant ! On n’aura certes jamais le temps requis pour venir à bout des carnets de Yasujiro Ozu édités chez Carlotta en plus de 1 250 pages. Mais qu’est-ce que ça serait bien de pouvoir se familiariser de la sorte avec le travail de ce géant du cinéma japonais dont chaque nouveau film découvert nous enchante ! Or, si l’on connaît déjà assez mal la filmographie de Ozu, que dire de celle du pionnier Georges Méliès ? Pour y remédier, il faudra attendre la réouverture de la Cinémathèque Française et plus spécifiquement l’inauguration du Musée Méliès en janvier 2021. D’ici là, le livre richement illustré édité chez Flammarion dont la date de parution aurait dû coïncider, on l’imagine, avec les événements du côté de Bercy avant l’annonce du deuxième confinement, fera de vous un érudit en matière d’effets spéciaux du cinéma des débuts du XXème siècle.

Pour finir, signalons la parution de belles monographies sur des réalisateurs français à la phase d’activité plus récente comme Lucas Belvaux (Des hommes, sortie française le 6 janvier 2021) et Bertrand Blier (Convoi exceptionnel), respectivement chez Playlist Society et Marest Éditions. Du côté du cinéma hollywoodien, les vedettes hétéroclites du mois sont les Marx Brothers, John Wayne et Bill Murray côté acteurs, ainsi que Michael Cimino en tant que représentant exemplaire du Nouvel Hollywood dans les années 1970.

Wes Anderson : Wes Anderson La Filmographie intégrale d’un réalisateur de génie de Ian Nathan (Gallimard – 35 €)

Lucas Belvaux : La Mécanique Lucas Belvaux de Quentin Mével et Louis Séguin (Playlist Society – 8 €)

Bertrand Blier : Bertrand Blier Cruelle beauté de Vincent Roussel (Marest – 19 €)

Michael Cimino : Le Cinéma de Michael Cimino de Giampiero Frasca (Editions de Grenelle – 24 €)

Jean-Luc Godard : Godard / Machines de Antoine De Baecque (Yellow Now – 24 € 00)

Marx Brothers : Les Marx Brothers par eux-mêmes de Chantal Knecht (Robert Laffont – 30 €)

Georges Méliès : Méliès La Magie du cinéma de Laurent Mannoni (Flammarion – 45 €)

Hayao Miyazaki : Hayao Miyazaki Nuances d’une œuvre de Victor Lopez (Les Moutons électriques – 26 € 90)

Bill Murray : Bill Murray Commencez sans moi de Yal Sadat (Capricci – 11 € 50)

Yasujiro Ozu : Yasujiro Ozu Carnets 1933-1963 (Carlotta – 50 €)

Quentin Tarantino : Tarantino Reservoir Films de Philippe Lombard (Omaké Books – 34 € 90)

François Truffaut : Tout sur François Truffaut de Jean Collet et Oreste De Fornari (Gremese – 35 €)

John Wayne : John Wayne de Anton Giulio Mancino (Gremese – 27 €)


Au cœur des chefs-d’œuvre de Disney Le Second âge d’or 1984 – 1995 de Damien Duvot © 2020 Third Editions
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Thématiques du cinéma

On arrive à la rubrique plutôt fourre-tout des thématiques du cinéma au sens large. Tous les courants ou presque y sont représentés, avec un accent notable – comment pourrait-il en être autrement ? – mis sur les films américains et accessoirement sur le cinéma français. Celui-ci se conjugue essentiellement en termes économiques, avec le portrait original de l’éditeur Potemkine Films chez le pilier de l’édition de livres de cinéma, l’aixois Rouge profond, et un tour d’horizon chiffré de l’exportation des films français à l’étranger chez Hemisphère Éditions. Quant aux chroniques confinés, éditées chez nos confrères des Fiches du cinéma, elles font plus généralement le tour de la question de ce qui reste du cinéma par temps de crise sanitaire mondiale.

Parmi la majorité d’ouvrages dédiés au cinéma américain, on peut néanmoins noter une certaine variété. Car même ceux qui se penchent sur des thèmes déjà traités mille fois, comme la saga Star Wars et les films d’animation Disney, ils le font avec un certain soin pointilleux. Pour les fans de la saga Retour vers le futur, l’inlassable Huginn & Muninn tient compte d’eux avec le livre définitif sur ces trois films cultes des années 1980/’90. Une lecture plaisante qui peut se prolonger avec celle, réservée aux anglophones, de l’autobiographie volontairement optimiste de l’acteur Michael J. Fox, de plus en plus marqué par la maladie de Parkinson.

Davantage en dehors des sentiers battus, on ne fera guère mention d’un énième livre sur l’univers James Bond, censé accompagner la sortie maintes fois repoussée de ses dernières aventures, mais de celui sur le Cyberpunk chez Ynnis Éditions, d’ores et déjà très bien chroniqué sur notre site par notre chère confrère Mikael ici, du traitement du mythe de Los Angeles par voie de bande dessinée chez les Éditions Caurette, ainsi que d’un petit livre instructif sur la frontière géographique entre le Mexique et les États-Unis, qui sépare bien plus que deux pays, paru chez Espaces & Signes.

Par souci de lisibilité, on va inclure deux livres qui appartiennent aux sous-genres du recueil de critiques et de la retranscription de scénarios. Pour le premier chez Pierre-Guillaume De Roux Éditions, le parcours de l’essayiste Michel Marmin est retracé avec brio et goût de la provocation anticapitaliste pendant la décennie qu’il a passée à Valeurs actuelles et Le Figaro. Le deuxième reprend trois scénarios que le magistral Michel Audiard a adapté des romans de Georges Simenon, à l’occasion de l’hommage que l’Institut Lumière avait rendu au plus célèbre des dialoguistes français lors du Festival Lumière en octobre dernier.

James Bond : Les 8 visages de James Bond de Kevin Bertrand Collette et Frédéric-Albert Lévy (Les Editions de l’Histoire – 19 €)

Cyberpunk : Cyberpunk Histoire(s) d’un futur imminent de Stéphanie Chaptal, Sylvain Nawrocki et Jean Zeid (Ynnis Editions – 29 € 90)

Confinement : Chroniques du cinéma confiné (Les Fiches cinéma – 19 €)

Walt Disney Productions : Au cœur des chefs-d’œuvre de Disney Le Second âge d’or 1984 – 1995 de Damien Duvot (Third Editions – 29 € 90)

Cinéma français : 25 ans de cinéma français à l’étranger de Gilles Renouard (Hemisphère Editions – 20 €)

Hollywood : Ca tourne mal à Hollywood de Philippe Lombard (La tengo – 22 €)

Los Angeles : Los Angeles Story-boards & chants de sirènes sur celluloid de Sylvain Despretz (Editions Caurette – 49 €)

Potemkine Films : Potemkine et le cinéma halluciné Une aventure du DVD en France de Maxime Lachaud (Rouge profond – 45 €)

Retour vers le futur : Retour vers le futur Toute l’histoire d’une saga culte de Michael Klastorin et Randal Atamaniuk (Huginn & Muninn – 39 € 95)

Rio Grande : Le Rio Grande et la frontière USA-Mexique mis en scène de Clément Brault et Romain Houeix (Espaces & Signes – 13 €)

Star Wars : Le Mythe Star Wars VII, VIII & IX Disney et l’héritage de George Lucas de Thibaut Claudel (Third Editions – 24 € 90)

Michel Marmin : Cinéphilie vagabonde de Michel Marmin (Pierre-Guillaume De Roux Editions – 18 €)

Michel Audiard : Michel Audiard Georges Simenon (Actes Sud / Institut Lumière – 35 €)


Pour les esprits universitaires

Certains écrivent sur le cinéma par plaisir, on l’espère. D’autres s’y adonnent par souci académique, afin de faire progresser leur cursus ou leur prestige universitaires. Ces écrits jouissent également d’une amplitude éditoriale assez conséquente en France, même si les livres qui en résultent sont pour la plupart à réserver à un public averti, friand de prises de tête théoriques farfelues. Impossible de faire le tour de toutes les universités francophones pour savoir qui a publié quelles thèses de doctorat le mois dernier. Ceci n’est par conséquent qu’un échantillon de livres semblables, dont la thématique nous paraît fascinante.

Le plus accessible parmi eux devrait être l’analyse de la comédie sous l’aspect du détournement de la censure chez CNRS Éditions. Mais au moins, l’engagement financier n’a rien d’osé, si vous souhaitez en savoir plus sur des sujets aussi pointus que la direction artistique du cinéma espagnol en termes d’Histoire et de fiction, l’Histoire du court-métrage, les thèmes du cinéma de Jim Jarmusch, le patrimoine du cinéma, les rôles de Joaquin Phoenix, le scénario ou bien le travail pour le théâtre et le cinéma de l’immense Alejandro Jodorowsky.

Comédie : Prendre au sérieux la comédie de Yannick Mouren (CNRS Editions – 24 €)

Court-métrage : Le Court-métrage Du 28 décembre 1895 à aujourd’hui de Gilles Berger (PU Blaise Pascal – 4 € 50)

Cinéma espagnol : La Fictionnalisation de l’Histoire par la direction artistique dans le cinéma espagnol de Nicolas Blayo (Editions Universitaires de Dijon – 18 €)

Jim Jarmusch : Les Variations Jarmusch de Esther Heboyan (Artois Presses Université – 22 €)

Alejandro Jodorowsky : L’état d’esprit performatif dans le théâtre et le cinéma de Alejandro Jodorowsky de Elisabeth Pouilly (Editions Complicités – 30 €)

Patrimoine : Patrimoine et patrimonialisation du cinéma de Christophe Gauthier (Ecole Nationale des Chartes – 20 €)

Joaquin Phoenix : Joaquin Phoenix Reflet(s) dans le miroir de Jacques Demange (Université de Strasbourg – 12 €)

Scénario : Le Scénario Une source pour l’histoire du cinéma de Manon Billaut et Mélissa Gignac (Association Française de Recherche sur l’Histoire du Cinéma – 18 €)


Licht und Schatten Kinotagebuch 1929-1945 de Victor Klemperer © 2020 Aufbau Verlag Tous droits réservés

Bookworm y Leseratte

Quoi, ce n’est pas encore fini ?! Vous ne savez déjà plus où en donner de la tête après cette bonne quarantaine de livres en français et en plus, on vient vous importuner avec des bouquins en langue étrangère ?! Le cinéma a beau être globalement à l’arrêt du côté des salles à travers la planète, il est encore possible de déceler une petite activité éditoriale au delà de nos frontières. Ici, le choix est encore plus arbitraire, puisque l’on espère instamment que la quinzaine de livres suivante, venue des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Espagne, d’Italie et d’Allemagne ne constitue pas la totalité de leur production d’ouvrages sur le cinéma ! Toutefois, à condition de maîtriser ces langues respectives, vous pourriez y faire de belles trouvailles …

Sur le marché anglophone, on retrouve un peu le même mode opératoire déjà soulevé plus haut, à savoir une focalisation sur des sujets porteurs. Après les réalisateurs de chevet précités de toute une génération de cinéphiles, vous trouverez à présent un complément pas non plus passionnant d’originalité. A l’exception du livre sur Christopher Nolan – oui, on assume, on n’est pas fan – , il y a quand même de quoi élargir notre champ d’admiration pour l’éternel Alfred Hitchcock, le savoureux Billy Wilder en héros d’une fiction sur le tournage de son avant-dernier film Fedora ou le presque déjà oublié Harry Dean Stanton, qui a droit à sa première monographie trois ans après sa mort. Sans oublier le récit du tournage de Génération rebelle, l’un des premiers films de Richard Linklater, et l’autobiographie de l’acteur irlandais Gabriel Byrne, vu récemment sur Canal + dans la série « Zero zero zero ».

Les publications méditerranéennes, venues d’Espagne ou d’Italie, se comptent hélas sur les doigts d’une main. Apparemment, il existe un petit courant d’éditions à compte d’auteur dans ces pays, mais il faut tout de même espérer que le livre de cinéma ne s’y résume pas à ça ! Côté Espagne, on serait intéressé par une analyse des femmes à l’écran, rebelles et dangereuses, d’un livre sur le réalisateur de films d’animation japonais magistraux Satoshi Kon (Paprika) décédé il y a dix ans déjà à l’âge de seulement 46 ans et d’une étude sur le cinéma d’auteur au Liban jusqu’au début du siècle. Côté italien, on retrouve l’indémodable James Dean, encore lui, ainsi qu’un fascicule sur Matteo Garrone, passé involontairement dans le camp des services de vidéo en ligne avec son récent Pinocchio.

L’acteur allemand Armin Mueller-Stahl, vu chez Fassbinder, De Palma, Cronenberg et Malick, fêtera son 90ème anniversaire le 17 décembre prochain. A cette occasion, carrément deux livres sont sortis dans les librairies germaniques. On donne la préférence au deuxième paru chez les Éditions Neues Leben, sans doute plus substantiel que l’autre, un simple recueil d’anecdotes. Les trois autres ouvrages retenus valent également le détour, à condition que vous maîtrisiez tant soit peu la langue de Goethe. Il y est question du travail des chefs opérateurs sur les films de la première période allemande de l’œuvre de Fritz Lang – un sujet aussi pointu que passionnant – , du regard sur le cinéma muet et des années 1930 par l’écrivain Victor Klemperer, ainsi que, plus proche de nous, de l’esthétique de l’univers de la série « Twin Peaks » créée par David Lynch.

Gabriel Byrne : Walking with Ghosts A Memoir de Gabriel Byrne (Picador – 19 € 85)

Michael J. Fox : No Time Like the Future de Michael J. Fox (Headline – 23 € 35)

Génération rebelle : Alright Alright Alright The Oral History of Richard Linklater’s Dazed and Confused de Melissa Maerz (Harper – 23 € 90)

Alfred Hitchcock : The Camera lies Acting for Hitchcock de Dan Callahan (Oxford University Press USA – 30 € 35)

Christopher Nolan : The Nolan Variations The Movies Mysteries and Marvels of Christopher Nolan de Tom Shone (Faber & Faber – 35 €)

Harry Dean Stanton : Harry Dean Stanton Hollywood’s Zen Rebel de Joseph B. Atkins (The University Press of Kentucky – 31 €)

Billy Wilder : Mr Wilder and Me de Jonathan Coe (Viking / Penguin – 17 €)

Rôles de femmes : Rebeldes y peligrosas de cine Vaqueras guerreras vengadoras femme fatales y madres de Maria Castejon (Lengua de Trapo – 19 € 50)

Satoshi Kon : Satoshi Kon La mirada de un autor de Alvaro Arbones (Heroes de Papel – 22 € 95)

Cinéma libanais : Siempre nos quedara Beirut Cine de autor y guerra(s) en el Libano 1970-2006 de Laila Hotait Salas (Ediciones Akal – 22 €)

James Dean : Il secolo dei giovani e il mito di James Dean de Goffredo Fofi (La nave di Teseo – 10 €)

Matteo Garrone : Matteo Garrone de Christian Uva (Marsilio Editori – 15 € 50)

Victor Klemperer : Licht und Schatten Kinotagebuch 1929-1945 de Victor Klemperer (Aufbau Verlag – 24 €)

Fritz Lang : Die Kameraaugen des Fritz Lang de Axel Block (Edition Text + Kritik – 38 € 99)

Armin Mueller-Stahl : Armin Mueller-Stahl Kleine Anekdoten aus dem Leben eines großen Schauspielers de Felicia Englemann (Riva – 8 €) / Im Herzen Gaukler Ein Leben vor der Kamera de Frank-Burkhard Habel (Neues Leben – 20 € 10)

Twin Peaks : Mysterium Twin Peaks Zeichen Welten Referenzen de Caroline Frank et Markus Schleich (Springer VS – 44 € 35)

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